Dans l’atelier du graveur avec Bruce Kirkpatrick
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Le travail de l’artiste est maintenant confié au graveur qui va le réduire et le transformer en une matrice d’acier qui servira à frapper les médailles. C’est un savoir-faire rare et minutieux qui se décompose en plusieurs étapes.
Un moulage en résine très dure
Dans un premier temps, le travail du graveur va consister à couler une résine directement sur le modèle de l’artiste. Ce moule va laisser apparaitre le motif en creux.
Le graveur créera des fixations pour l’attacher solidement sur le tour à réduire. La résine doit être très dure afin de résister au passage du palpeur en acier.
La réduction du moule sur une matrice en acier
Il s’agit là d’une des étapes les plus emblématiques de la fabrication d’une médaille. Le moule en résine de 20 cm installé sur ce que l’on appelle un « tour à réduire ». Il s’agit d’une machine-outil de très haute précision, qui reproduit au micron près, sur un petit bloc d’acier tendre tous les reliefs détectés. Résine et bloc d’acier tournent sur eux-mêmes chacun de leur côté. Le palpeur capte les reliefs de la résine pendant que la fraise grave sur le bloc d’acier ces reliefs réduits à la taille de la médaille, par un système de pantographe (Cf. photo).
L’apparition du premier tour à réduire remonte aux alentours de 1710-1730 et est attribué à l’ingénieur russe Nartov. Auparavant, la matrice était gravée directement à la main et en creux dans l’acier, ce qui ne représentait pas moins d’une année de travail ! Une seule erreur de la main de l’artisan, et tout le travail était à recommencer. La forme actuelle de cette machine n’a plus évolué notoirement, depuis 1901. Sans la découverte de ce mécanisme ingénieux, un grand nombre de modèles de médailles n’auraient jamais vu le jour !
Les corrections sur la matrice
C’est un long et très minutieux travail de ponçage qui débute pour le graveur. Il va corriger les micro imperfections laissées par la machine. L’artisan graveur s’attache en même temps à ne pas dénaturer l’œuvre de l’artiste en conservant l’aspect initial des reliefs.
La matrice en acier de 18 mm et en creux est maintenant prête à passer à son ultime transformation: la trempe.
La trempe de la matrice
« La trempe » de la matrice en acier est la dernière étape de transformation avant son utilisation. La matrice est chauffée à très haute température et refroidie de manière contrôlée. L’acier tendre devient alors très dur et pourra résister aux très grandes pressions qui lui seront imposées lors de la fabrication des médailles.
A quoi va servir cette matrice ?
A ce stade qu’avons-nous exactement ? : une matrice en acier avec le relief à la taille de votre médaille gravée en creux. Mise sous une presse avoisinant les 100 tonnes de pression, cette matrice va venir frapper les médailles une à une.
Mais c’est une autre histoire, un autre métier. Bientôt, la suite ! « Dans l’atelier où l’on frappe et fabrique vos médailles »
Le saviez-vous ?
En France, qui ne connait pas la monnaie ? C’est avec le même procédé que « Monnaie de Paris » créé et fabrique nos euros.
Le mot du graveur
En mettant mon savoir-faire au service des œuvres de ma mère, nous avons créé une chaîne de métiers tout-à fait inédite ou les exigences artistiques et techniques se complètent parfaitement afin de vous proposer des médailles d’excellence.
par Adèle BRANTHOMME